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La Ferme à Nouky
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23 mars 2012

La Fièvre Q

Bien qu'étant répertoriée ici ,en pathologie ovine ,la fièvre Q ou fièvre de Query , cette maladie existe aussi en caprin ;bovin et humain ,et donc ,comme toutes les maladies de cet ordre ,elle est à déclaration obligatoire ,auprès de la mairie ou des services vétérinaires.

Elle appartient aux pathologies dites abortives .

La fièvre Q
Zoonoses avérées
 

    La fièvre Q (pour Query Fever) est une zoonose endémique dans le monde entier excepté en Nouvelle Zélande et dans l’Antartique. Elle a été identifiée pour la première fois en Australie chez des patients travaillant dans des abattoirs. Elle est due à Coxiella burnetii, une petite bactérie Gram-intracellulaire qui se multiplie dans le phagolysosome 1 de la cellule hôte.    

Elle infecte de très nombreuses espèces animales : ruminants, chats, chiens, oiseaux, arthropodes, faune sauvage. Chez les ruminants, Coxiella burnetii entraîne des troubles de la reproduction, avortements et mises bas prématurées, et plus particulièrement chez les bovins, des métrites et des infertilités. Des pneumonies sont également observées.

Les animaux infectés excrètent C. burnetii dans les placentas, le mucus vaginal, le lait, les fèces et l’urine. La prévalence de la fièvre Q chez les ruminants est mal connue et vraisemblablement sous-estimée car elle n’est pas souvent recherchée et son diagnostic est peu sensible et difficile à interpréter. Les conséquences économiques de la maladie sont très variables : dans certains troupeaux, quelques femelles gestantes en nombre insuffisant pour alerter l’éleveur avortent alors que dans d’autres, les avortements peuvent toucher jusqu’à 90% du troupeau. Le taux d’avortement serait plus élevé dans les troupeaux caprins que dans les troupeaux ovins. Mais la fièvre Q est une zoonose, particulièrement dangereuse pour les patients atteints de valvulopathie, ou immunodéprimés ou encore les femmes enceintes. Dans ces cas, la maladie risque d’évoluer vers une forme chronique grave dont une endocardite mortelle si elle n’est pas diagnostiquée et traitée ou des fausses couches à répétition pour les femmes contaminées pendant la gestation et non traitées.

La prévalence de la maladie chez l’homme est estimée entre 0, 01% à 0, 1% en France suivant les régions, mais elle n’est pas connue avec précision, car elle peut être asymptomatique dans un grand nombre de cas ou facilement confondue avec une grippe. Seuls 4% environ des infections aiguës nécessitent une hospitalisation et s’accompagnent alors de symptômes variables (hépatite, pneumonie, méningo-encéphalites, avortements). La transmission interhumaine de l’infection est rarissime et se produirait au moment de l’avortement.

L’origine des infections humaines est souvent difficile à identifier mais ce sont les ruminants domestiques et principalement les brebis et les chèvres qui sont le plus souvent incriminées. Le principal mode de transmission est l’inhalation d’aérosols infectés provenant de produits de parturition, de fèces ou d’urine d’animaux infectés. La bactérie étant très résistante dans le milieu extérieur, elle peut être transportée par le vent loin du troupeau d’origine et provoquer des infections chez des patients qui n’ont pas de contact direct avec les animaux. Dans certains pays, les piqûres de tiques contaminées joueraient également un rôle dans la transmission de l’infection.

L’infection par consommation de lait cru ou de produits laitiers provenant d’animaux infectés est possible mais considérée comme une voie de contamination mineure. Cependant, la commercialisation du lait cru des troupeaux présentant des signes cliniques étant interdite pendant un an, cela entraîne des pertes financières importantes pour les éleveurs alors qu’il n’y aurait pas de lien systématique entre l’apparition de signes cliniques dans un troupeau et l’excrétion dans le lait.

Les recherches en cours

L’étude des voies d’excrétion de C. burnetii chez les ruminants infectés naturellement ou expérimentalement a donc été entreprise à la PII et a débuté par la mise au point d’un test PCR permettant la détection de cette excrétion. Ce kit commercialisé depuis début 2004 a montré que la durée et l’importance de l’excrétion varient d’un troupeau à l’autre, d’une espèce à l’autre et qu’elle n’est pas forcément reliée à la réponse sérologique. Les facteurs responsables de ces différences ne sont pas connus (virulence des souches et/ou réponses de l’hôte variables ?). L’unité a donc développé un modèle d’étude de la virulence des souches chez la souris en utilisant une PCR quantitative et entrepris la recherche de marqueurs génomiques de cette virulence.

La diffusion aérienne de C. burnetii, sa résistance et la multiplicité des réservoirs ne permettent pas d’éradiquer la fièvre Q par des mesures sanitaires ou par l’abattage des animaux infectés. Cependant plusieurs actions peuvent être proposées pour réduire la contamination des animaux et de l’environnement :

 

  • un traitement antibiotique en fin de gestation pour réduire le nombre d’avortements et la quantité de C. burnetii excrétée à la mise bas
  • la destruction des placentas et des foetus pour prévenir leur ingestion par des carnivores domestiques ou sauvages qui pourraient propager l’infection
  • la désinfection des fumiers et des lisiers qui ne devront pas être épandus dans les champs lorsque le vent souffle, mais de préférence enfouis pour éviter la dispersion de l’infection.

Néanmoins, la seule façon de prévenir la maladie est de vacciner les troupeaux voisins d’un troupeau infecté avec un vaccin efficace, prévenant les avortements et l’excrétion de la bactérie. Plusieurs vaccins contre la fièvre Q chez les ruminants existaient dans différents pays, mais C. burnetii présente des variations antigéniques des lipopolysaccharides (LPS) de son enveloppe. Les Coxiella en phase I qui possèdent un LPSlong, sont infectieuses pour l’homme et l’animal car elles sont capables de survivre dans les macrophages, contrairement aux Coxiella en phase II, dont le LPS est court et qui sont obtenues après plusieurs passages en culture de cellule ou sur oeuf embryonné.
Les travaux menés à la PII sur des chèvres infectées expérimentalement ont montré qu’un vaccin inactivé en phase II ne protège ni contre l’avortement ni contre l’excrétion contrairement à un vaccin inactivé en phase I qui réduit considérablement le nombre d’avortements et l’excrétion dans les placentas et les fèces et supprime totalement l’excrétion dans le lait. Un vaccin inactivé en phase I protège donc les animaux non infectés. Il permet de garantir le statut sanitaire d’un troupeau indemne qui serait vacciné. Un tel vaccin était disponible en Slovaquie où son utilisation régulière pendant 10 ans aurait considérablement réduit l’incidence de la fièvre Q dans ce pays aussi bien chez les animaux que chez l’homme. 

Les travaux de l’INRA ont facilité l’obtention d’une autorisation temporaire d’utilisation de ce vaccin, mais de nombreuses questions restent posées concernant l’épidémiologie de la fièvre Q, la virulence des souches et leur survie dans l’environnement.

Une autre équipe 2 a un projet sur l’épidémiologie de la fièvre Q dans les troupeaux bovins laitiers bretons intitulé “Bases épidémiologiques pour la maîtrise de l’infection des bovins laitiers par Coxiella burnetii”auquel nous collaborons : incidence de la maladie dans les avortements bovins, voies d’excrétion, facteurs favorisant cette excrétion, efficacité des mesures de maîtrise, et impact de la maladie sur les performances des animaux.

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Le lien suivant explique quelles sont les symptômes et conséquences sur la santé humaine.

http://www.microbe-edu.org/etudiant/coxiella.html

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