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La Ferme à Nouky
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14 août 2016

La rindya

Désalpe (Charmey)

Désalpe à Charmey© La Liberté / Vincent Murith

La rindya signifie en patois la restitution. Les troupeaux descendent de l’alpage et sont rendus aux propriétaires. Les vaches portent les cloches et sonnailles aux colliers de cuir brodé, comme pour la poya (la montée au printemps) et en plus, un bouquet, un petit sapin orné de papiers multicolores, sur la tête. Les armaillis et leurs accompagnants portent le costume régional, accompagnés par un ancien char à cheval exhibant des ustensiles en bois ou, s’ils n’en ont plus, un véhicule dûment orné de branches et fleurs de papier.

A Charmey, la désalpe est organisée le dernier samedi de septembre et accueille quelque 10 000 spectateurs. Le marché comporte 80 stands d’artisanat et un marché aux fromages d’alpage permet de comparer leurs goûts. Six à douze éleveurs des alpages environnants organisent leur désalpe sur la journée, un horaire étant convenu pour bien rythmer le spectacle dans le village. Ils mènent leurs troupeaux, à pied, jusqu’en plaine par la route où les milliers d’automobilistes en colonne sortent leur appareil de photo.

La transhumance marque les saisons des éleveurs depuis que les alpages sont exploités. Au XXe siècle, les rites de la descente de l’alpage attirent l’attention des défenseurs des traditions et des médias alors que l’agriculture se transforme et se mécanise. A Charmey, la première Rindya est organisée le 6 octobre 1980 par le Groupement des commerçants de Charmey. Après les premières éditions, l’organisation est prise en main par la Société de développement et l’Office du tourisme avec l’appui de bénévoles des sociétés locales. Cette désalpe « de l’office du tourisme » rassemble des hôtes, des habitants de la région, des citadins et des Fribourgeois exilés. Par ailleurs, certains éleveurs ne passent pas par Charmey ou désalpent un autre jour tout en perpétuant une tradition de la désalpe plus intime.

Initiée avec un objectif clairement touristique, la désalpe de Charmey met en valeur l’alpage, ses produits et le travail des éleveurs. Le passage des troupeaux, soigneusement préparés, est commenté et expliqué au micro par un ancien armailli. La fête crée ainsi des liens émotionnels entre éleveurs et citadins et entretient la poésie de la transhumance et la mémoire des pratiques artisanales. En trente ans, cette désalpe est devenue un écrin pour les traditions : costume, artisanat, musique, chant et danse. La désalpe est entrée dans les traditions chères aux habitants de la région et elle en cultive la mémoire.

Compléments
Le nombre de fêtes de la désalpe a augmenté depuis 1980, dans le canton de Fribourg, en Valais, dans les Alpes vaudoises et dans l’Arc jurassien. Quelques personnalités et animations originales s’y partagent la vedette avec les vaches et les armaillis…

A Semsales, dans le district de la Veveyse, la Société de développement organise en 2013 la 30e désalpe.

A Albeuve, la foire au bétail de début octobre se mue en fête de la désalpe en 1987, organisée par les treize sociétés locales.

A Charmey, pour la première fois en 2013, le curé a donné la bénédiction aux troupeaux lors de leur passage. Il ajoute ainsi aux traditions présentées lors de la Rindya de Charmey une pratique discrète du début de la saison. Il s’agissait pour les propriétaires et les employés d’alpage de demander protection, soit en assistant à une messe des armaillis (à Bulle, à Châtel-Saint-Denis), soit en glissant un rameau béni parmi leurs ustensiles ou en invitant le prêtre sur l’alpage pour une bénédiction du troupeau.

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14 août 2016

Traditions vivantes dans le canton de Fribourg (Suisse)

Foire aux moutons

Foire aux moutons© La Liberté / Alain Wicht

Le retour du bétail à la fin de la saison d’alpage est un moment-clé dans l’année paysanne. Il n’est pas étonnant que ce jour soit aussi un événement, un moment de rencontre souvent associé à un marché. C’est le cas pour la désalpe des moutons à Jaun en Gruyère, à Zollhaus en Singine (Planfayon/Plaffeien) et dans la région voisine à Riffenmatt (Guggisberg, Berne).

Lorsque les moutons redescendent de l’alpage, les troupeaux sont rassemblés sur une place et répartis dans des parcs. Un troupeau d’estivage est souvent constitué d’animaux appartenant à différents éleveurs. Le grand parc s’ouvre sur de plus petits enclos où les animaux sont triés. Différents signes distinctifs permettent de reconnaître les bêtes : signes en peinture résistante à l’eau, marques au fer, plaquettes fixées à l’oreille. Le tri des animaux a donné le nom traditionnel Schafscheid. Les animaux ne peuvent être emmenés avant que le commissaire ait vérifié la répartiton (Schweizerisches Idiotikon, Vol 8, Col 219).

Bellegarde/Jaun : la plus grande fête de l’année
Le village de Bellegarde compte quelques 700 habitants mais ce sont plus de 2000 personnes qui participent à la Schafscheid. Beaucoup d’expatriés reviennent ce jour-là dans leur village d’origine et la fête est aussi appelée à jouer un rôle touristique croissant. C’est la plus grande manifestation locale de l’année (témoignage de Jean-Marie Buchs, in Freiburger Nachrichten du 2 juillet 2009). En 2012, la foire aux moutons a eu lieu pour la 418e fois ce qui la fait remonter à 1594 ou 1595. A ce moment, le Gouvernement de Fribourg accorde un droit de marché au pays de Bellegarde. Une attestation de 1643 mentionne deux marchés par an (Karl HOLDER, 1902, pp. 48 et ss). Si la foire aux moutons n’est pas explicitement mentionnée on peut effectivement supposer qu’elle se tient à l’une de ces deux dates.

La Schafscheid de Bellegarde a lieu à mi-septembre, le lundi du Jeûne fédéral mais anciennement elle avait lieu le samedi. Comme la foire se prolongeait jusqu’au petit matin et concurrençait ainsi la fréquentation de la messe, le curé a fait déplacer la foire au lundi. A la fête, 300 à 500 moutons arrivent en plusieurs troupeaux. Les bergers prennent la peine de décorer leurs animaux pour cette désalpe. Les moutons ne sont pas seulement restitués à leurs propriétaires, ils font aussi l’objet d’un marché. Depuis quelques années des éleveurs y amènent aussi des bêtes de la plaine. Une société de valorisation du bétail de boucherie est un client important.
En raison des transformations du monde agricole et de l’arrivée du loup dans la région, le nombre de moutons est en rapide diminution. Mais on voit aussi de jeunes bergers reprendre le flambeau et assurer la continuité de cette tradition (Freiburger Nachrichtendu 6 septembre 2012). Un menu spécial marque la journée de foire, il s’agit du menu traditionnel de la bénichon. Celui-ci comprend un plat fribourgeois de viandes fumées, chou et pommes de terre, puis un rôti d’agneau garni. L’hôtel Hochmatt de la Villette sert un menu simplifié : ragoût d’agneau et purée de pommes de terre ou gigot avec croquettes de pommes de terre, les deux avec les poires à botzi. La fermeture de l’hôtel Wasserfall cause des soucis aux organisateurs et aux instances touristiques. Cet établissement a servi jusqu’à 500 ou 600 menus lors des éditions précédentes et une nouvelle solution doit être trouvée pour restaurer les nombreux visiteurs (Freiburger Nachrichten du 21 mai 2013).

Un avenir incertain pour la foire de Planfayon
 En 1947, une foire aux moutons s’ajoute aux quatre marchés de l’année de Planfayon. Mais cette foire est plus ancienne car le journal Freiburger Nachrichten mentionne ceci en 1927 : « Le village offre un tableau intéressant le premier mercredi de septembre. Les bergers viennent avec leurs troupeaux de plusieurs centaines de moutons rendre aux propriétaires les bêtes qui leur ont été confiées pour la saison d’été. » La manifestation est décrite avec quelques détails : « aussitôt que les bêtes sont amenées dans les parcs montés pour la circonstance, chacun se met à chercher ses moutons dans le lot, ce qui ne va pas sans quelques difficultés si la plaquette portant les initiales gravées au fer rouge a été perdue et que la bête n’a pas de signe distinctif. Des signes apposés sur les oreilles permettent généralement de les reconnaître. » Le berger sort de son sac des paires d’oreilles comme preuves pour les moutons qui sont tombés ou qui ont péri (Freiburger Nachrichten, 1927, 196, p. 4).
Jusqu’en 1974, la Schafscheid a eu lieu le premier mercredi de septembre. En raison de l’un des marchés annuels, la manifestation a été déplacée au samedi du Jeûne fédéral sous le nom de Schafteilet. Depuis 1982, elle a lieu à Zollhaus et a pris une nouvelle dimension de convivialité et de rencontre. Mais la question du loup lui a porté un rude coup. En 2011, ce sont quelques 550 moutons qui y ont été menés, mais en 2012 la manifestation a été annulée. Son avenir est donc incertain.

Chez les voisins
A Riffenmatt, dans la commune bernoise de Guggisberg, une Schafscheid est attestée depuis 1662. Elle a lieu le premier jeudi de septembre et a rassemblé jusqu’à 600 têtes de petit bétail. Près de 20’000 personnes suivent l’arrivée des moutons et font le marché. Ueli Gaffner, secrétaire communal de Guggisberg considère cette fête comme aussi importante que la Fête nationale. Il estime que la foire va se maintenir. A son avis, un élément important manquera mais la fête se fera même sans moutons. (Freiburger Nachrichten du 1er et du 6 septembre 2011). En effet, en 2011, il n’y a eu qu’une centaine de moutons. La société des éleveurs ovins de Rüschegg, une des plus importante de la région, avait fait redescendre sont troupeau plus tôt à cause des attaques du loup. En 2012, les moutons n’ont plus été menés sur leurs alpages traditionnels.

Il faut encore mentionner la Schafscheid de Bellalp en Valais, où quelque 1200 bêtes sont réunies, primées et rendues à leurs propriétaires (BAUMANN et WOLGENSINGER, 1979, p. 90).

14 août 2016

Amour, jeu et stratégie chez les moutons

Amour, jeu et stratégie chez les moutons

Les moutons souffrent d'une réputation bien éloignée de la vérité. Au sein du peuple ovin, pourtant, on joue, on s'aime et on se souvient… One Voice vous invite à les découvrir.

Un troupeau de moutons ça n'est pas seulement une masse blanche qui se déplace dans la campagne. Non, un troupeau de moutons, c'est une multitude d'individus, de personnalités différentes, qui se déplacent ensemble, en un même mouvement. Ce comportement est celui de toutes les espèces proies, une stratégie pour faire face aux prédateurs… qui s'attaqueront de préférence aux individus isolés. En cas d'attaque, il faut être soudés. Alors oui, souvent, un mouton suit, sans réfléchir. Mais cela ne fait pas de lui un idiot, au contraire ! Cela lui permet de survivre… Et si une chose est certaine, c'est que sa vie mentale est beaucoup plus riche que ce que certains se complaisent à le croire.

De la personnalité
Les moutons ont du caractère. Ceux qui vivent avec eux le savent bien. Certains sont timides, d'autres particulièrement curieux. D'autres encore, notamment les mères qui protègent leurs petits, peuvent même se montrer agressifs. Quoiqu'il faudrait sans doute plutôt parler de courage, à les voir faire face lorsqu'un chien ou un autre prédateur menace leur agneau ! Toujours est-il qu'il suffit d'observer attentivement un mouton pour comprendre, à son regard et à son attitude, l'émotion qu'il ressent. Car ce n'est pas non plus par hasard que le troupeau s'organise. Parmi les brebis, il y en a toujours une au tempérament de leader, qui saura gérer la panique générale que peut susciter l'apparition d'un humain ou d'un chien inconnus. Les autres ont confiance en elle et elle mènera le troupeau en sécurité... Mais pourquoi ont-elles confiance ?

Respect et non-violence
Il aura fallu qu'une primatologue s'intéresse à eux pour que l'on donne aux moutons une chance de prouver leur intelligence. Car pour avoir des réponses intéressantes, encore faut-il poser les bonnes questions ! C'est Thelma Rowell qui, en observant durant trois années consécutives la vie d'un troupeau de moutons sauvages, a pu démonter un certain nombre de clichés. Grâce à elle, on sait désormais que le répertoire comportemental des moutons est riche et qu'ils tissent des liens étroits entre eux. Leurs histoires d'amitié et d'inimitié guident leurs interactions au moins autant que leur âge et leur rang hiérarchique. Chez eux, la taille des cornes importe peu, l'expérience prime sur la force physique. Ainsi, les brebis d'un âge avancé dirigent le troupeau, indépendamment de leur condition physique. Elles ont su gagner la confiance de leurs congénères, en soignant et en nourrissant leurs descendants au fil des années, et sans jamais user de violence…

Amis pour la vie
Comment s'étonner alors que certains moutons tissent des liens durables, non seulement entre eux mais aussi avec des individus d'espèce différente ? Les scientifiques ont pu démontrer que, non seulement ils étaient capables de reconnaître 50 facies de moutons et 10 visages humains, de face et même de profil, mais qu'ils s'en souvenaient pendant deux ans ! C'est une caractéristique qui signe une intelligence sociale particulièrement exacerbée… Extrêmement stressés lorsqu'ils sont isolés – ce qui n'a rien d'étonnant pour un animal grégaire – ils se calment lorsqu'on leur montre des photos de leurs compagnons… d'après les chercheurs de Cambridge d'ailleurs, les moutons pensent très certainement aux individus absents. Rien de vraiment étonnant lorsqu'on sait qu'une mère et son petit que l'on a séparés pleurent pendant des jours. Mais leur affection va bien au-delà de la frontière de l'espèce. Les moutons se font des amis sans discrimination, comme Rammo le bélier, devenu le meilleur ami de Whisper, une vache aveugle... Grâce à lui, qui l'a guidée pas à pas jusqu'à la fin de sa vie, elle a pu se déplacer sans se cogner partout. Et, lorsqu'une maladie l'emporta violemment, Rammo pleura longtemps sur la dépouille de sa chère disparue. 

Le mouton médecin
C'est encore à l'instar des grands singes qu'une découverte étonnante a été faite concernant le comportement des moutons. Tandis que les chercheurs continuent (à juste titre) à s'ébahir de la capacité des chimpanzés à pratiquer l'automédication dans les grands arbres des forêts d'Afrique équatoriale, les prés australiens se sont eux aussi révélés de véritables pharmacies à ciel ouvert… Une équipe de scientifiques a ainsi découvert que les moutons malades savaient comment se soigner en choisissant les plantes appropriées ; mieux encore, c'est grâce à l'enseignement qu'ils ont reçu de leur mère lorsqu'ils étaient agneaux qu'ils en sont capables ! Les travaux de recherche montrent aussi que, lorsqu'il en a la possibilité, un mouton remangera une plante qui l'a soulagé dans le passé… Les connaissances des moutons en « phytothérapie ovine » s'enrichiraient donc de génération en génération.

Des moutons en cavale
Bien loin encore de ce que la plupart imaginent, les moutons s'avèrent être de fins stratèges, capables de s'évader d'enclos pourtant bien fermés, si l'herbe plus verte du champ voisin les motive. Le dépassement de soi est aussi une qualité ovine ! C'est en tout cas ce que l'on peut aisément imaginer, tant les anecdotes décrivant leurs escapades sont nombreuses. En 2004, c'est même tout un troupeau qui a défrayé la chronique en franchissant 3 m de grilles. Pour y parvenir, les brebis se sont allongées, sur le côté ou sur le dos, et ont roulé sur elles-mêmes ! Elles ont aussi sauté des clôtures hautes de 1,50 m et se sont faufilées dans des trous d'à peine 20 cm, s'infligeant ainsi beaucoup d'efforts et de contorsions inhabituelles pour parvenir à rejoindre les jardins avoisinants à l'attrait gustatif sans équivoque... Janet Taylor, qui a fondé le Farm Animal Sanctuary où elle recueille des animaux sauvés de l'abattoir, se plait quant à elle à raconter les facéties du « gang des trois », trois moutons capables d'ouvrir n'importe quelle porte dans sa ferme ! Ils utilisent leur langue comme une clé en l'introduisant dans la serrure, et si le verrou est dur, l'un d'eux s'appuie sur la porte pour lui faciliter la tâche tandis que le troisième donne un coup de sabot pour l'ouvrir… Ingéniosité et coopération, voilà encore deux qualités ovines que certains jugeront inattendues.

Communiquer avec les humains
La coopération pour les moutons est sans doute une conséquence de leur aptitude à communiquer, y compris avec les humains. Ceux qui ont un mouton pour compagnon le savent déjà, ils reconnaissent très bien leur nom – dès lors qu'on veut bien leur en donner un ! Et, bien sûr, ils viennent quand on les appelle… L'histoire d'Audrey et de Sybil, deux brebis ayant été élevées au biberon dans la ferme de Rosamund Young, est, à ce propos, particulièrement touchante : cette fois-là, c'est un humain qui a répondu à l'appel d'un mouton… Un après-midi Audrey, tout en bêlant sans discontinuer, est venue taper avec vigueur sur la porte de la cuisine où se trouvait Rosamund. Lorsque cette dernière a ouvert la porte, elle s'est mise à bêler de plus belle, courant sur la pelouse, s'arrêtant, la regardant et courant un peu plus loin, à la manière des chiens qui veulent qu'on les suive… Elle conduisit ainsi Rosamund jusqu'à la piscine où sa sœur, Sybil, nageait en rond, incapable de sortir de l'eau…

Ouvrir les yeux, et son cœur…
De Rammo, éploré d'avoir perdu son amie, à Audrey mettant tout en œuvre pour sauver sa sœur, c'est par les anecdotes que la nature véritable du peuple ovin apparaît… Le mouton devrait être symbole d'altruisme et de compassion, bien loin de ce qu'il représente aujourd'hui ! Fin stratège, à la gourmandise certes démesurée, il a sa place à nos côtés, non seulement en tant que compagnon mais aussi en tant que modèle…

Voir, écouter, partagez !
Pour voir il faut accepter de regarder, et pour entendre il faut être à l'écoute… C'est ce à quoi nous invitent ces histoires de moutons. Des histoires vraies, qui dressent un portrait bien éloigné de la croyance populaire. Les moutons sont des êtres intelligents et attachants. Ils peuvent même être des compagnons fidèles, si seulement on leur en donne l'occasion… Pour nous aider à faire en sorte que leur identité véritable soit enfin de notoriété publique, et que la façon dont ils sont traités évolue, vous pouvez commander et diffuser autour de vous le guide « Le peuple ovin et bovin » qui relate également de nombreuses belles histoires de vaches…

 

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