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La Ferme à Nouky
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2 février 2014

Virus de Schmallenberg sur les ovins...

Fin août 2012, la présence du virus de Schmallenberg avait été détectée dans un total de 3197 élevages dans 74 départements français (01, 02, 03, 07, 08, 10, 12, 14, 16, 17, 18, 19, 21, 22, 23, 24, 27, 28, 33, 35, 36, 37, 39, 40, 41, 42, 45, 47, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65, 67, 68, 69, 70, 71, 72, 73, 76, 77, 79, 80, 82, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 95). Il s’agissait de 1143 élevages ovins, 2019 élevages bovins et 35 élevages caprins .

Ce virus de la famille des orthobunyavirus, qui n’affecte que les ruminants, a été identifié pour la première fois au Pays-Bas et en Allemagne en novembre dernier. D’autres foyers ont ensuite été recensés en Belgique, au Royaume-Uni, au Luxembourg, en Italie, en Espagne et en Suisse.

Il s’agit d’une maladie d’élevage qui peut se manifester par de la fièvre, une chute de production ou des malformations à la naissance, en particulier chez les ovins. Le virus n’est pas contagieux d’un animal à l’autre mais est transmis par des insectes vecteurs.

Mise en place d’une surveillance par la DGAL 
Dès l’apparition du virus, la Direction générale de l’alimentation a activé une surveillance spécifique, au travers de la plate-forme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale, pour détecter le plus précocement possible l’arrivée de la maladie en France. Les animaux malades des élevages concernés ont été pris en charge par le vétérinaire de l’exploitation et les services départementaux.

Dans le cadre de la Plateforme de surveillance épidémiologique, la réalisation d’enquêtes dans les élevages contaminés avait été confiée aux Groupements de défense sanitaire (GDS) avec l’appui de l’Anses. L’objectif était notamment d’évaluer la proportion d’animaux atteints et de décrire le type de troubles cliniques rencontrés. Les résultats montrent que, dans les élevages contaminés étudiés, en moyenne 15 % des agneaux présentaient des troubles cliniques pouvant être rapportés au virus.

S’agissant d’une maladie d’élevage pour laquelle l’ensemble des solutions techniques n’est pas encore disponible, les experts scientifiques, les vétérinaires et les laboratoires pharmaceutiques du Réseau français pour la santé animale (RFSA), mandatés par le ministère en charge de l’agriculture, ont défini des priorités de recherche, notamment en matière de diagnostic et d’épidémiologie de la maladie. Cette démarche s’est faite en concertation avec la Commission européenne.

Un réseau de laboratoires agréés pour la réalisation du diagnostic a été constitué. Ils utilisent des kits validés par le laboratoire ANSES de la santé animale de Maisons-Alfort (LSAn). Par ailleurs, un test sérologique a été développé par une société française et validé par l’Anses.

Aucune restriction aux mouvements d’animaux des exploitations infectées n’a été appliquée. Il est cependant rappelé que, d’une manière générale, les animaux malades ne sont pas déplacés.

Description de la maladie

Caractéristiques générales 
L’infection aiguë semble se manifester chez les bovins adultes par de l’hyperthermie, une perte d’appétit, une chute de production chez les vaches laitières, de la diarrhée, des avortements. L’infection des femelles de ruminants en gestation peut se traduire par la naissance d’animaux malformés (arthrogrypose, raccourcissement des tendons du jarret, déformation de la mâchoire, hydranencéphalie, …).

Des cas d’infection aiguë ont été rapportés chez des bovins entre août et octobre 2011, en Allemagne et aux Pays-Bas.

Depuis le mois de décembre 2011, des cas de malformations ont été rapportés chez des ovins et des caprins, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas. Le Royaume Uni a notifié la présence du virus chez des ovins le 23 janvier 2012. 
Les foyers d’infection par le virus Schmallenberg aux Pays-Bas ont fait l’objet d’une notification immédiate à l’Organisation mondiale pour la santé animale (OIE), le 5 janvier 2012. Il n’y a, pour l’heure, aucune restriction aux échanges d’animaux vivants et de leurs produits à partir des zones atteintes, ni aucune mesure de prévention et de contrôle préconisée.

Le niveau d’infection des cheptels et des animaux au sein d’un troupeau est très variable suite à la première vague de circulation. Cela implique qu’un nouvel épisode clinique de SBV va concerner notre département. De nouveaux cas, en élevage ovin, ont déjà été observés. Face à cette situation, le dispositif de surveillance a été actualisé (cf. encadré) et une prise en charge de pertes pour les élevages les plus touchés est en cours de réflexion.

Une maladie émergente en 2011 en Allemagne qui se traduit par des malformations congénitales

Dans le cadre d’investigations relatives à des diarrhées fébriles chez des ruminants, le laboratoire de référence allemand Friedrich-Loeffler-Institut (FLI) a identifié en novembre 2011 un nouvel orthobunyavirus, nommé Schmallenberg virus SBV (en référence à une ville proche des foyers, située à 80 km au Sud-Est de Dortmund). Cet orthobunyavirus affecte les ruminants. L’infection aiguë se manifeste chez les bovins adultes par une hyperthermie, une perte d’appétit, une chute de production chez les vaches laitières, de la diarrhée. L’infection des femelles gestantes peut se traduire par la naissance d’animaux malformés (arthrogrypose, raccourcissement des tendons du jarret, déformation de la mâchoire, hydranencéphalie…). En raison de la période de sensibilité du fœtus à ce virus (30ème au 70ème jour de gestation chez la brebis, 80ème au 150ème jour de gestation chez la vache), les symptômes sont observables 3 à 4 mois après la contamination chez les ovins et 5 à 6 mois après chez les bovins. Le SBV est essentiellement transmis par des insectes piqueurs.

 

Un impact de la maladie important dans certains élevages

Au cours du 1er trimestre 2012, nous avons réalisé une enquête descriptive dans chaque élevage atteint confirmé. La synthèse de ces enquêtes, réalisée par le réseau des GDS avec l’appui de l’ANSES dans le cadre de la plateforme nationale de surveillance épidémiologique, apporte les indications suivantes :

  • 16% des brebis agnelées et 6% des vaches vêlées ont présenté des troubles pouvant être rapportées au virus. Dans 23% des élevages ovins et 11% des élevages bovins, ce sont plus de 30% des mères qui ont été concernées.
  • 15% des agneaux nés et 7% des veaux nés ont présenté des troubles (malformations, néomortalités). Dans 19% des élevages ovins et 13% des élevages bovins, ce sont plus de 30% des nouveau-nés qui ont été concernés.
  • En moyenne, 12% des brebis à « problème » meurent dans les 15 jours qui suivent la mise bas. Parmi les brebis à « problème », 33% des brebis ont mis bas deux agneaux ou plus dont un est parfaitement normal.

Pour plus d’informations, consulter la plateforme nationale de surveillance épidémiologique :http://www.survepi.org/cerepi/.

 

Gestion opérationnelle des suspicions

La maladie de Schmallenberg. Surveillance pour 2012/2013

Ce dispositif de surveillance a pour objectif d’identifier les foyers de SBV congénital résultant d’une circulation du virus en 2012.

Les nouveau-nés malformés, critères cliniques de suspicion, déclencheurs de l’alerte

Pourra être considéré « élevage suspect SBV »,  tout élevage ovin ou caprin dans lequel, sur un lot de mise bas, au moins 2 agneaux ou chevreaux ou tout élevage bovin dans lequel au moins 1 veau ont présenté à la naissance au moins un des signes cliniques suivants : arthrogrypose (déformation ou blocage de l’articulation d’un ou plusieurs membres), malformation de la colonne vertébrale (scoliose, cyphose), anomalie du port de la tête (torticolis) ou raccourcissement de la mâchoire inférieure.

Une fiche de commémoratifs complétée par le vétérinaire

Alerté par l’éleveur, le vétérinaire vérifiera que l’élevage correspond aux critères cliniques de suspicion définis dans le cadre de la surveillance. Il remplit alors la fiche de commémoratif fournie par GDS Creuse, celle-ci est transmise avec les prélèvements effectués au laboratoire d’analyse.

Des prélèvements à des fins de confirmation

Dans la mesure où c’est réalisable, une prise de sang sera effectuée sur le nouveau-né malformé, avant la prise de colostrum pour sérologie SBV. Si l’animal est mort, le recueil de sang sera réalisé au niveau cardiaque. Si du sang ou du sérum ne peuvent être prélevés, une PCR sur cerveau sera alors à effectuer.

La visite vétérinaire financée dans le cadre de la police sanitaire « brucellose », les frais d’analyse à la charge de l’éleveur

En cas d’avortement (naissance avant terme ou mort dans les 48 heures) dans le cheptel nécessitant la réalisation des investigations prévues dans le cadre de la prophylaxie de la brucellose, le déplacement du vétérinaire sanitaire est pris en charge par l’Etat dans le cadre de la prophylaxie de la brucellose. L’ensemble des autres frais : prélèvement de sang du nouveau-né (avant prise de colostrum) ou de sérum de l’avorton pour sérologie ou prélèvement d’encéphale pour PCR et la réalisation des analyses correspondantes seront à la charge de l’éleveur.

 

 

Les foyers recensés au 1er semestre 2012 découlent de la 1ère vague de circulation. Les animaux malades ne représentent qu’une petite partie de la circulation. Une majorité d’animaux se sont contaminés sans présenter de symptôme. Les foyers déclarés apparaissent être un bon indicateur de l’intensité de la circulation virale. Le virus a passé la période hivernale sans problème et une 2ème vague de circulation virale, plus conséquente, a débuté à partir de mai, d’où les 1ers cas recensés depuis septembre.

 

Les enquêtes sérologiques confirment les risques pour le 2nd semestre 2012

Des enquêtes sérologiques ont été réalisées par le réseau des GDS dans différentes zones selon le nombre de foyers (une vingtaine de départements dont la Creuse). Dans les zones où le virus a circulé assez largement lors de la 1ère vague (ex. : extrême nord-ouest de la Creuse), les élevages bovins sont en grande partie immunisés et donc a priori protégés. Les élevages ovins apparaissent moins protégés. En cas de circulation dans la période à risque, des troupeaux ovins (dont certains déjà touchés) pourraient être confrontés à des malformations en grand nombre. Dans les zones où le virus n’a pas circulé lors de la 1ère vague (ex. : reste de la Creuse), en cas de circulation dans la période à risque, des malformations pourraient apparaître en élevages bovins et ovins.

 

Une surveillance du SBV congénital à maintenir avec une étude de prise en charge par la Caisse de Solidarité Santé Animale pour les adhérents GDS

Face à cette situation, la surveillance du SBV congénital est à poursuivre. L’Etat a arrêté sa surveillance au 31 août. Le réseau GDS s’implique dans la gestion de la surveillance dans le cadre de la plateforme nationale de surveillance épidémiologique (cf. encadré). Le Conseil d’Administration de GDS France a décidé le principe de prise en charge forfaitaire des pertes sanitaires consécutives au passage du virus Schmallenberg (SBV) par la CSSA. Les modalités pratiques, notamment de niveau de prise en charge, restent à définir. Elles concerneront les deux campagnes. Pour pouvoir en bénéficier, l’élevage devra avoir l’objet de suivis, d’où l’importance des déclarations auprès de son vétérinaire sanitaire. Pour plus d’information, n’hésitez pas à nous contacter.

 

Plus d'infos :

 

http://www.oie.int/fileadmin/Home/fr/Our_scientific_expertise/docs/pdf/F_Schmallenberg_virus.pdf

 

http://www.creuse-agricole.com/actualites/3e-vague-du-virus-schmallenberg-sbv-maladie-de-schmallenberg-surveillance-pour-2013-2014:00YYLCAU.html

 

Le point sur la maladie de Schmallenberg
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La maladie de Schmallenberg est apparue en 2011 en Allemagne (dans la région homonyme ) et est due à un virus inconnu jusque là en Europe, mais qui s’apparente à un virus connu en Asie sous le nom de Akabane apparu il y a quelques dizaines d’années au Japon. 

 

A partir de l’Allemagne, le virus s’est rapidement répandu en Hollande, en Belgique et en France au cours de l’année 2012.

Une maladie surtout grave sur la vache en gestation

Transmise par le culicoïde (sorte de petit moustique), la maladie est surtout grave lorsqu’elle atteint une femelle gestante. Elle provoque l’apparition de malformations chez le fœtus, essentiellement des anomalies des centres nerveux et des articulations.

Le virus touche les bovins et les ovins. Chez le mouton, les déformations des membres sont telles que l’agnelage est parfois impossible et l’éleveur non seulement perd son agneau mais se voit contraint d’euthanasier sa brebis.

Chez les bovins, les malformations fœtales nécessitent parfois la réalisation d’une césarienne pour arriver à extraire le veau. 
Sur les animaux non-gestants, la maladie donne des signes peu spécifiques qui régressent en quelques jours (hyperthermie, chute de production laitière, diarrhée).

Aucun traitement préventif

Il n’y a à ce jour aucun traitement préventif contre la maladie de Schmallenberg, bien qu’un vaccin existe contre le virus Akabane.

La France est en Europe un des pays le plus touché vu sa densité de zones d’élevage. La zone atteinte constitue une large bande partant de la Normandie vers le nord et l’est, en redescendant vers le sud jusqu’en Charente et en Corrèze. Le région la plus touchée est le Nord Pas-de-Calais.

Vers une expansion vers au sud ?

Les autorités s’interrogent et il règne une incertitude sur l’avenir de cette épidémie. Les températures froides de l’hiver freinent la propagation du virus par destruction de son vecteur (culicoïdes) mais qu’adviendra-t-il au printemps 2013 ? la maladie va-t-elle continuer son expansion vers le sud et atteindre des régions jusque-là épargnée (l’Espagne ?) ?

Une immunité après une première infection

Toutefois, il semblerait que l’immunité acquise lors d’une première infection permette une protection efficace. Les études montrent qu’une vache ayant donné naissance à un veau malformé une année donne un veau normal l’année suivante.

Affaire à suivre !

 

Thierry Fleurquin

Vétérinaire, Songeons

 

 

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